RENCONTRE
Jessica Marquant a connu un parcours de vie marqué par des réorientations et des défis personnels. Arrivée à Lyon après le bac pour étudier le cinéma, elle se réoriente à 25 ans vers le métier d’éducatrice spécialisée, qu’elle exerce dans le sud de la France pendant une dizaine d’années. À cette époque, confrontée à des difficultés professionnelles et personnelles, elle frôle le burn-out et décide de partir marcher seule une semaine sur le chemin de Compostelle pour réfléchir à sa vie. Au bout d’une semaine, elle n’est pas prête à rentrer et finit par faire le chemin en entier. À son retour, elle enchaine des petits boulots intermittents et repart en voyage 3 mois en Amérique du Sud.
Un an après, elle pose ses bagages à Lyon pour se rapprocher de sa sœur et de ses neveux et s’installe avec son compagnon en décembre 2019. Mais ses plans pour découvrir la ville, les habitants et la culture sont bouleversés par le Covid. À la fin du premier confinement, Jessica découvre un écoulement mammaire suspect. Une consultation rapide et des examens révèlent un cancer du sein. À 38 ans, elle doit affronter cette nouvelle épreuve.
S’ensuit une période marquée par de nombreuses opérations et des difficultés administratives, mais aussi par des moments de solitude, amplifiés par le confinement. La maladie et les traitements envahissent son quotidien, rendant toute reprise professionnelle difficile. Cependant, elle ne se laisse pas abattre. Elle envisage une formation en naturopathie qui ne verra pas le jour, les obstacles financiers et administratifs étant nombreux.
Le début de la reconstruction
Sa rencontre fortuite avec une autre patiente chez le kiné la conduit à La Niaque. L’association lui offre un espace de rencontre et de soutien. Jessica y retrouve un sens de la communauté et des outils pour reconstruire sa vie professionnelle et personnelle. Elle participe activement aux ateliers et apprécie particulièrement le soutien collectif et les relations tissées avec d’autres personnes partageant des expériences similaires.
Malgré les épreuves, Jessica continue d’avancer grâce à sa force intérieure et sa résilience : elle se dit « keep going ». Jessica explique que La Niaque lui a permis d’assembler les briques éparpillées de sa vie pour en créer un chemin, une route à suivre. Aujourd’hui, elle ose, elle ose avancer sur son chemin, qui s’ouvre à tant d’autres, et se sent capable grâce à la force insufflée par La Niaque, mais aussi et surtout, par elle-même.
À 42 ans, Jessica est non seulement une bénévole de l’association La Niaque, mais aussi une membre active de Jeune & Rose, une formidable association de soutien aux jeunes femmes atteintes de cancer du sein. Elle trouve du sens dans l’entraide et l’accompagnement des autres, transformant ainsi son expérience personnelle en une source de force et de positivité pour autrui. Dans le droit fil de son expérience, elle prépare un projet : concevoir, organiser et accompagner des séjours itinérants sur les chemins de Compostelle à destination de petits groupes de personnes traversant ou ayant traversé la maladie.
Elles sont la Niaque et elles le font savoir. Aline G., Fabienne M. et Sophie B. ont embarqué pour un voyage au long cours, aux côtés d’une quinzaine d’autres personnes, à l’automne 2022 à La Niaque Lyon.
« Venues d’horizons professionnels différents, les mois passés ensemble nous ont permis de tisser des liens solides qui perdurent » témoignent d’une même voix Sophie et Fabienne. « Au fil du programme d’accompagnement, de nombreuses barrières sont tombées entre nous, ouvrant un chemin de liberté, d’envies et de sincérité. »
Outre l’épreuve de la maladie, les Niaqueuses se sont rassemblées autour de projets pour développer leurs talents créatifs. A l’issue d’ateliers autour de la couture, du macramé, carterie, création d’objets poétiques, elles ont organisé un premier évènement festif et sportif pour récolter des fonds pour l’association. S’ensuit un marché de Noël, à l’invitation du Club Echiquier des Lions, et plusieurs participations à des vide-dressings.
Au vide-dressing de Vernaison, en février 2024, le Comité des fêtes leur ont réservé une place de choix à l’entrée de la manifestation. À Loire-sur-Rhône, les Niaqueuses étaient heureuses de rejoindre l’association « Loire avec Elles contre le Cancer » pour leur vide-dressing.
L’opportunité de faire connaitre les actions de La Niaque
Tous ces évènements sont l’occasion de récolter des fonds : « parfois c’est un montant modeste », reconnait Sophie B, mais ils sont surtout des opportunités pour faire connaitre les missions de La Niaque : « aller à la rencontre d’éventuels nouveaux bénéficiaires, tisser des liens avec d’autres associations et organisations à vocation caritative ou solidaire, sensibiliser des élus, ou encore des chefs d’entreprises qui sont autant de potentiels mécènes » .
Au-delà de leur plein rétablissement en santé et carrière professionnelle, c’est aussi leur manière de « rendre à La Niaque un peu de tout ce qu’elles ont reçu » . Avec un effet boule de neige.
L’activité des bénévoles est essentielle
Pour Sophie Caruso, la Présidente de La Niaque L’asso, « l’activité des bénévoles est essentielle. Il n’y a pas de « petites actions car toutes nouvelles ressources financent directement nos programmes qui, rappelons-le, sont gratuits pour nos bénéficiaires partout sur le territoire. La somme, si modeste soit-elle, contribue à enrichir nos actions, une activité de groupes, une séance de coaching supplémentaire…. Ensuite, nos bénévoles contribuent aussi à la représentation du travail mené par l’association, à nous faire connaitre par le plus grand nombre. Enfin, ces trois ambassadrices appartiennent aussi à notre « team premier appel » . À ce titre, elles assurent une permanence et consacrent, une à deux fois par mois, une quarantaine de minutes d’entretien avec les futures bénéficiaires pour faire le point sur leur situation et recenser leurs besoins précis. « La Team premier appel contribue au travail de back office de l’association et c’est énorme » rappelle Sophie Caruso.
RENCONTRE
Erika avait tout juste 40 ans lorsqu’elle a reçu un diagnostic de cancer du sein en avril 2022. Ce diagnostic a marqué le début d’un parcours semé de défis et de transformations profondes.
La jeune femme a rapidement réalisé qu’elle ne pouvait pas se laisser abattre. Ayant une meilleure amie qui luttait contre le cancer du sein depuis dix ans, elle s’est dit : « C’est mon tour, il faut y aller. » Cette attitude résolue l’a aidée à affronter les traitements avec courage et détermination. Aujourd’hui, sa meilleure amie est partie mais Erika vit pour elles deux. Elle a sauté en parachute et va participer à un triathlon au profit du cancer en sa mémoire.
Un grand défi pour Erika après le diagnostic a été de trouver la force de partager la nouvelle avec sa fille de sept ans. Un moment délicat où les mots devaient être choisis avec soin pour ne pas effrayer la petite fille. L’annonce de la perte imminente de ses cheveux a été une autre épreuve, surtout pour une enfant habituée à voir sa mère avec de longs cheveux.
UN REVIREMENT PROFESSIONNEL
Professionnellement, Erika était déjà à un carrefour avant son diagnostic. Assistante commerciale pendant vingt ans, elle cherchait une nouvelle direction à l’aube de ses 40 ans. La maladie a interrompu son projet de formation en management, mais elle a vu cela comme une opportunité de réévaluer ses priorités, cette formation étant davantage un choix par défaut. « Merci le cancer », dit-elle en rétrospective, car cela lui a permis de remettre beaucoup de choses en perspective et de s’investir pleinement dans son parcours de soins et les activités proposées par diverses associations.
Erika a trouvé un soutien essentiel dans le programme de réinsertion professionnelle de La Niaque. Ce fût l’occasion de rencontrer d’autres femmes partageant des expériences similaires et de bénéficier d’un véritable réseau de solidarité, “on intègre une famille” dit-elle. Le bilan de compétences, une partie clé du programme, lui a permis de réfléchir profondément à ses capacités et à ses aspirations. Malgré des pistes initiales qui ne correspondaient finalement pas à ses désirs, elle a trouvé sa voie en intégrant une école d’infirmières. Ce changement radical de carrière, loin de son parcours commercial initial, a donné un nouveau sens à sa vie professionnelle.
Le retour au travail n’a pas été sans défis. À 42 ans, se retrouver stagiaire a nécessité une grande adaptabilité. Cependant, la maladie lui avait déjà appris à s’adapter à toutes sortes de situations. Elle voit ce parcours comme un tremplin vers une nouvelle vie.
Aujourd’hui, Erika est en plein milieu de son troisième stage dans sa formation d’infirmière. Elle est reconnaissante pour le soutien qu’elle a reçu , en particulier de la part de Sophie, la présidente de l’association et Mathilde, sa coach du programme. Sa participation au programme La Niaque lui a offert les outils nécessaires pour redéfinir sa vie professionnelle et personnelle, et réaliser que tout est possible lorsqu’on se libère de ses propres barrières. Elle a acquis la conviction que « les seules limites que nous rencontrons dans la vie sont celles que nous nous imposons ».
Rencontre avec Stéphane L.
Quels sont les défis professionnels auxquels vous avez dû faire face après l’annonce de la maladie ?
J’étais déjà en recherche d’emploi quand la maladie est arrivée. J’ai donc été obligé de mettre en pause mes recherches, le temps de me soigner. La découverte de la maladie rajoute des préoccupations que l’on n’avait pas avant. Ça va faire presque quatre ans que je suis sans activité. On se demande comment les employeurs vont nous regarder, si le fait qu’on ait eu un cancer va leur faire changer d’avis, par peur d’une rechute…. Ce sont des questions que l’on se pose et auxquelles on n’a pas forcément de réponse.
Comment avez-vous connu La Niaque ? Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à commencer le programme ?
L’assistante sociale de l’hôpital m’en a parlé. Je me suis dit que c’était l’occasion de me remettre un peu sur les rails, de remettre un peu d’ordre dans mes idées. Je voulais prendre de la hauteur pour la suite quand la maladie sera terminée. Donc, je me suis dit « pourquoi pas », j’étais déjà dans une période de questionnement. Autant y aller. Il faut trouver une solution. Je n’ai rien à perdre et tout à gagner.
Depuis combien de temps faites-vous partis de La Niaque ? Quel programme suivez-vous et que vous apporte-il ?
J’ai intégré un programme individuel et collectif en mars 2024, donc depuis quatre mois et qui doit durer 1 an. Les séances individuelles visent plutôt à faire des bilans, en moyenne tous les mois. Si on a des questions personnelles à poser, on en discute, on ne parle pas uniquement du travail. En plus des rendez-vous individuels, le groupe se réunit en collectif à peu près deux jours consécutifs, tous les quinze jours. Ces rencontres nous apportent du lien social. Parce que la plupart du temps, quand on est malade, on est chez soi, un peu isolé. On n’est plus dans le monde du travail. Cette organisation nous permet de reprendre un petit rythme. Même si ce n’est que deux jours par semaine tous les quinze jours, on se lève avec un but précis et entre deux séances, on prépare les rendez-vous. Et puis, on retrouve du monde. En plus, j’ai un groupe vraiment génial, on s’entend bien.
Même si vous n’avez pas encore terminé le programme, quels obstacles avez-vous réussi à surmonter ? Qu’en avez-vous en avez retiré ?
Grâce à la richesse du travail du groupe et à la réflexion d’un peu à tout le monde, on arrive à se projeter dans des métiers où, tout seul, on n’aurait peut-être pas eu l’idée d’aller. Donc, grâce au groupe, j’ai réussi à trouver trois nouvelles voies qui peuvent m’intéresser. Maintenant, je dois les approfondir. La première voie serait de travailler en agence de voyage. La deuxième piste, c’est d’être formateur dans la viticulture et l’œnologie, et la troisième est d’être formateur numérique. Ce sont domaines qui pourraient me plaire et que je n’aurai jamais réussi à trouver tout seul. J’aime aussi beaucoup le bilan de compétence. Ceux de La Niaque sont très structurés, et donnent envie d’avancer. J’en avais déjà fait par le passé mais qui n’ont débouché sur rien. Si on a des questions professionnelles, je recommande La Niaque ! Ce parcours ouvre des champs énormes !
Au début d’avril 2023, Caroline est en rémission du cancer mais elle est extrêmement déstabilisée dans sa vie, son entourage et sa vie professionnelle. Comme elle exprime, « l’après cancer est douloureux ». On pense « c’est fini, c’est derrière toi mais non, c’est un traumatisme, le corps mutilé » et d’ajouter : « la vie d’avant je n’ai pas envie d’y retourner ».
Yu a travaillé comme juriste dans différents cadres professionnels puis elle a endossé des fonctions aux ressources humaines et enfin en tant que DRH. Cependant, dans ce parcours professionnel, la question du sens s’est posée et elle a décidé de se former en coaching à l’IFG en 2022. C’est dans le cadre de sa nouvelle profession que Yu a proposé de travailler comme bénévole à La Niaque l’Asso.
Le processus de constitution du binôme ne s’est pas fait au hasard. Une longue conversation avec La Niaque l’Asso a permis d’identifier les besoins de Caroline venue solliciter l’aide de l’association. Ensuite, il a fallu sélectionner la personne qui répondrait au mieux à ceux-ci. Yu était la personne qui convenait le mieux au profil de Caroline. Ça a matché !
« c’est une expérience où humainement, il y a beaucoup de résonances »
Elles se sont rencontrées et l’une comme l’autre ont rapporté qu’elles avaient identifié des valeurs communes, un modèle de vie commun et des interrogations identiques. Pendant plus de deux heures lors de ce premier rendez-vous, elles ont discuté : « ça nous a confortées dans la confiance de l’une dans l’autre » relate Caroline, ce que confirme Yu « c’est une expérience où humainement, il y a beaucoup de résonances » et d’ajouter « moi aussi j’ai été bénéficiaire ».
Yu a offert à Caroline un espace d’échange, sans jugement, fait d’encouragement, de discussions directes où Caroline a pu se « sentir libre de lui parler, sans contrainte, c’est-à-dire dans une relation détendue » et de préciser « on rigole, ça fait du bien ». Yu sait qu’une tierce personne peut aider par son écoute. « Faire comprendre qu’on est là, à leurs côtés, ça suffit. La personne a suffisamment de force pour rebondir » précise Yu. Cette coach en accompagnement professionnel déclare être très émue : « je vois en Caroline et en d’autres femmes, comment ces femmes qui sont atteintes d’un cancer se battent et toute cette force, cette positivité, cette énergie battante pour la vie, pour les autres mais aussi pour soi ».
Envisager un avenir plus serein
Yu a aidé Caroline à verbaliser, à poser les choses, à se recentrer sur elle-même, à lui donner confiance alors qu’elle se sentait en miettes, au fond du trou et qu’elle avait l’impression que les éléments s’acharnaient contre elle. Dans cet état d’esprit, Caroline n’arrivait pas à être objective. Néanmoins, cette citadine savait qu’elle voulait évoluer, se reconnecter à la nature, elle, la cheffe de projet dans la Finance. Avec le soutien de Yu, Caroline, qui a besoin d’être stimulée intellectuellement dans sa vie professionnelle, a envisagé un autre avenir, un nouveau lieu de vie, la création de sa propre entreprise. Aujourd’hui, Caroline poursuit ses réflexions. Elle a entrepris de se former sur différents sujets qui font sens pour elle.
Le coaching de Yu lui a beaucoup apporté. Caroline a verbalisé les choses, ses craintes, ses attentes, ses ressentis et émotions. Yu lui a permis, par le biais d’exercices, d’envisager un avenir plus serein et l’a encouragée dans ses démarches de formation pour ses futurs projets. L’accompagnement de Caroline par La Niaque est aujourd’hui achevé. Yu et Caroline sont toujours en contact car cette rencontre a débouché sur une belle amitié.
À lire le parcours professionnel de Dominique Fisher, un regard rapide donnerait à penser qu’il manquerait de cohérence. En réalité, ce que Dominique nous dit être un « gros défaut que d’avoir arrêté l’école à 14 ans », il semble bien qu’il l’ait tourné à son avantage et en ait fait une disposition d’esprit devenue structurante. En effet, Dominique a commencé tôt à travailler et en a fait sa force : il s’est toujours adapté !
Après plus de 25 ans à l’Agence de Presse photographique Keystone, il a occupé 10 ans durant un poste de réceptionniste dans un hôtel parisien, poste qu’il a fini par quitter en 2018 à cause des conséquences de la maladie. Au cours de son passage à La Niaque cette même année, il a trouvé un nouvel emploi et précise : « La dynamique de la Niaque m’a projeté vers une offre d’emploi de 2 ans qui m’a permis de combler mes trimestres manquants pour la retraite ». Il travaille alors dans l’association L’Îlot qui accueille, héberge et accompagne vers la réinsertion des personnes en grande détresse, en particulier lorsqu’elles sortent de prison ou sont sous-main de justice. Aujourd’hui retraité, Dominique donne de son temps au secrétariat de l’association Accueil-Familles_Cancer à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne (94) et est bénévole à la Croix-Rouge française.
S’adapter pour Dominique, c’est accepté le changement, tout en nuances car cela peut se décliner en « réagir ou laisser faire », « changer ou continuer » et « ne pas se précipiter ». Dominique reconnait qu’il a eu plusieurs vies et sans même le réaliser, aborde les cancers qui l’ont touché comme un nouveau départ, mais avec toute la délicatesse de celui qui sait qu’il s’en est sorti. Il reconnait l’aide qu’il a reçue, de sa femme, de ses enfants, mais aussi d’une assistante sociale qui en « quelques clics » a monté son dossier de Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Il a également conscience que lors de son premier cancer en 2014, il a tout de suite pensé au retour à l’emploi mais qu’il a « mal repris le travail » ce qui se comprend par « trop vite, mal préparé ». Après son deuxième épisode cancéreux, Dominique a pris le temps. À l’annonce de « cette bombe atomique », succède le temps du renouveau : « tu sens le vent, tu entends les oiseaux que tu avais oubliés ». Il marche, il marche beaucoup, notamment après chaque séance de chimiothérapie et il se consacre à sa passion, cet autre fil conducteur de sa vie : la photographie sous le pseudonyme Harry Maconeil. Pendant le traitement, il reprend des anciens tirages, réencadre, expose. Il vient d’ailleurs de gagner un concours d’arts graphiques autour des femmes engagées organisé dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes. Pour conclure, Dominique dit : « il faut accepter, il faut être curieux, il faut réagir, il faut oublier » et de conclure : « Oublier tout ce que je dis et faites ce que vous avez envie ». Rebondir, Dominique en a assurément fait un art de vivre !
LP
Laurie Isambert est une femme lumineuse et lorsqu’elle compare la sortie du cancer à un jardin après un cataclysme, on comprend le long chemin parcouru et le lent processus de reconstruction de soi. Laurie vit à proximité de Paris, elle adore sa ville, elle aime sa vie urbaine. Dans sa première vie, elle travaillait dans le milieu de la communication et de la publicité et après 16 années de cette carrière, était devenue directrice de clientèle. Cependant, c’est la fermeture de l’agence qui l’employait alors qui avait déclenché son envie de reconversion. Elle avait donc entamé un cursus certifiant pour décrocher le titre professionnel de formatrice-consultante. Cette comédienne amateure n’avait pas prévu l’entrée en scène d’un double crabe, deux cancers non liés mais fermement destructeurs de la pièce qu’elle était en train de jouer. Laurie se rappelle que tout s’est alors arrêté, et qu’au cours de cette lutte contre la maladie, elle a croisé le chemin de La Niaque et a intégré la promotion parisienne de 2020. Entre confinement, déconfinement et reconfinement, elle a commencé à avancer, et notamment à établir clairement ce dont elle ne voulait plus : ne plus subir la pression, ne plus être salariée ; et ce qu’elle voulait : faire quelque chose qui ait du sens pour elle. Sinon, dit-elle, cela signifierait qu’elle n’aurait pas compris le message que son corps lui avait transmis et équivaudrait à un suicide. Le mot est fort, violent, à la mesure de ce qu’elle a traversé. Alors, oui, Laurie a décidé d’entendre la petite voix qui l’avait toujours accompagnée.
Cette deuxième reconversion ne la conduit pas sur une vraie scène comme elle l’arpente souvent, mais à se laisser la possibilité de faire quelque chose qui lui plaît, une activité à laquelle elle a toujours été sensible sans vraiment en prendre conscience. Les chemins sont parfois détournés avant de trouver sa voie. Pour Laurie, c’est en partageant des moments récréatifs avec sa fille devant des dessins animés doublés par les mêmes sempiternelles voix, qu’elle décide d’écouter les siennes, voie et petite voix : elle se lance dans son projet et sera « voix off ». C’est un métier qu’elle avait approché via son travail dans la communication et également au cours de sa courte expérience dans le digital learning où elle produisait du contenu et avait prêté sa voix. Peu à peu, envie, volonté et énergie ont fait face au jardin de sa vie dévasté et Laurie s’est structurée. Une formation complémentaire pour femmes entrepreneures lui a apporté les derniers outils dont elle avait besoin, lui a donné l’impulsion, et en janvier 2023, elle a franchi le pas. Vous pouvez la découvrir sur son site web https://www.laurie-voixoff.com/ et l’écouter. LP
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