Il est compliqué d’entendre et de comprendre une telle phrase lorsque l’on sait ce par quoi il est passé. « Ce cancer, c’est la meilleure chose qu’il me soit arrivé ». Bien sûr, elle a été prononcée rétrospectivement, une fois les épreuves surmontées et que Loïc s’est retourné sur le chemin parcouru. Avant, il y a eu l’annonce du diagnostic, l’acceptation de la chirurgie et de ses conséquences, la confrontation au traitement. Je me souviens au cours de cette période avoir écrit à Loïc et comparé ces épreuves à une course de longue distance, en même temps qu’il devait encaisser des obstacles réguliers, après lesquels il lui fallait reprendre son souffle tout en poursuivant la course. Je lui disais de rester concentrer. Long-distance-runner. Nous aimons la montagne, les longues randonnées en ski l’hiver, nous connaissons l’effort de gravir un sommet. Alors bien sûr, j’ai comparé son combat contre la maladie à un Everest. À vrai dire, ce n’est pas un, mais plusieurs Everest qu’il a gravis. Aussi, aujourd’hui, il est en mesure de regarder derrière lui. Loïc a appris à prendre le temps, il a enrichi ses pratiques des arts martiaux puisqu’après l’aïkido, il s’est intéressé au taïchi. Il sait apprécier la valeur de sa vie, la chance d’être entouré. Pour lui, alors que son corps continue d’être sous surveillance, “chaque journée, chaque heure, chaque minute est gagnée”. Loïc continue son activité professionnelle. Avocat inscrit au barreau de Lyon, il s’est spécialisé en droit du travail. À La Niaque, il est notre expert et nous savons que nous pouvons compter sur lui.
LP